Bonjour à tous ceux et celles qui viendront me lire, et à qui je souhaite la bienvenue. Ceci est un peu comme un coin tranquille où je me pose, et où j'ai envie de partager certaines de mes expériences, notamment en tant que phobique sociale et anxieuse presque à temps plein, en quête de mieux-être. Bonne visite, chaleureusement, Charlotte B.

dimanche 17 août 2014

Renaître pour quelques minutes...


Hier soir, en écrivant à un ami, je me suis rendue compte d'une chose très importante dans mon parcours avec ma phobie sociale, non sans en être émue... Voilà ce que je lui disais :

"... j'ai l'impression qu'en découvrant petit à petit ce que j'aime dans toutes sortes de choses, c'est comme si je découvrais le plaisir de vivre parfois, il ne dure jamais longtemps, mais je le ressens et c'est déjà beaucoup pour moi. C'est assez dur comme constat, mais ma phobie et mes angoisses m'ont totalement coupées du monde, au point tel de ne plus pouvoir ressentir de plaisir, car tout était survie absolument tout, et tout était danger... C'est fou, et c'est très triste, et vraiment très difficile à vivre, je ne savais pas ce que je vivais, pendant des années et des années, je sentais juste que je ne vivais pas vraiment, et que j'étais séparée du monde, sans pouvoir rien n'y faire.
Bon, aujourd'hui cela commence à changer, je dis bien commence car je reste anxieuse voire très anxieuse à environ 90% du temps je pense, mais cela change tout déjà, de ressentir le plaisir d'exister juste une minute dans une journée, comparé à jamais, et bien c'est énorme en fait..."

Cela m'a frappé en l'écrivant, tellement c'est vrai pour moi, à quel point, juste un tout petit peu de bonheur peut devenir fort... Les angoisses sont fortes, très fortes même parfois, et nombreuses, et qui durent longtemps, mais c'est la minute de bonheur que j'ai envie de regarder, car il finit par m'attirer bien plus que mes angoisses. Et qui sait, en me nourrissant de ces minutes, si cela lui laissera un peu plus de place dans ma vie...! 

Je suis émerveillée par ces instants de vie, je les souhaite à tous

mardi 5 août 2014

Angoisse et irritabilité...

Aujourd'hui, j'ai pu observer, non pas en moi mais juste à côté de moi, à quel point le stress et l'angoisse peuvent rendre irritable...


Alors que je sortais moi-même d'une forte angoisse depuis mon réveil, une de ces angoisses où tout devient vertigineux, je me souviens très bien, alors que j'étais dans le rer, comme le calme s'est doucement installé pour moi. Doucement et en même temps apparu comme un don du ciel, un sentiment vraiment intense de bien-être avec le monde qui m'entourait, juste en pouvant à nouveau le ressentir, le voir, être dedans... bref, comme cela m'arrive parfois depuis peu, en désespoir de cause et face à des situations où je ne peux pas me replier, je finis presque malgré moi par me raccrocher au présent, et à enfin mettre en pratique ce qui est si difficile pour moi, à savoir prêter attention à ma respiration et à mon corps, ainsi qu'aux sons... et cela m'a sauvé.

J'ai savouré ce moment pleinement.

Les peurs de mon compagnon ont commencées alors qu'il ne trouvait pas le lieu de départ d'un bateau qu'on avait prévu de prendre, et petit à petit j'ai senti sa tension s'installer.

Le plus "drôle", c'est que de toute notre matinée, nous n'avons rencontrés quasiment que des obstacles. Rien ne se passait comme prévu, et nous n'y pouvions pas grand chose. Curieusement, de mon côté, mon calme me donnait envie de m'ouvrir de plus en plus à tout ce qui pouvait arriver, et je me sentais presque de mieux en mieux...

L'irritation de mon compagnon n'a fait qu'augmenter jusqu'à la fin de parcours, alors que les ennuis continuaient, (et que notre fils hurlait parce qu'il fallait qu'on cherche notre chemin sur une carte), il a explosé : "C'est fini les sorties comme ça, je préfère encore aller au parc à côté de chez nous et point barre!", et là j'ai répondu sans même réfléchir : "Et bien pas moi!!!" (ça venait du cœur, tout en mesurant à quel point cela impliquait de choses dans le contexte de mes phobies).

En rentrant chez nous, (malgré tout nous avons réussi à rentrer), je n'aborde pas le sujet de notre sortie, je me dis qu'il y a de grandes chances que mon compagnon le fasse tôt ou tard. Je ne sais plus comment il l'a abordé, mais j'ai laissé entendre que j'avais quand même apprécié, que je ne regrettais pas, que ça avait fait une belle aventure, et je le pensais vraiment. Après un "ah bon??", il m'a répondu que quand même, ce n'avait vraiment pas été très serein comme sortie...

Je suis restée songeuse, en me disant que oui, c'est vrai que les conditions n'étaient pas calmes, mais je l'avais vécu tellement sereinement justement, j'avais vraiment expérimenté à quel point la sérénité pouvait être intérieure, peut-être pour la première fois.